Je suis incapable de pressentir ce que nous tirerons de la période extraordinaire que nous vivons actuellement à l’échelle mondiale. Peut-être des changements structurels dans nos façons de travailler, de vivre et de nous lier les uns aux autres. Peut-être quelques réajustements. Peut-être rien du tout. Etre dans le flou me paraît plus que compréhensible et justifiable. Ne pas prétendre savoir de quoi nos lendemains seront faits. Ne pas tirer de conclusions hâtives (surtout quand celles-ci nous offrent les moyens de nous complaire, dans le rejet du monde tel qu’il s’est développé jusqu’à aujourd’hui par exemple). Je trouve en outre normal de ressentir de la tristesse, de l’angoisse voire de la peur. J’essaie de ne porter aucun jugement sur ceux qui, parmi mon entourage familial, amical et professionnel, font preuve manifestement de moins de courage, de ténacité ou d’abnégation que d’autres. Nous faisons face à quelque chose d’inédit pour la plupart d’entre nous, et nos gouvernants et médias n’aident pas à rendre la situation moins anxiogène. Oh oui, certes, je serais mal avisée de dénoncer la peur et l’incertitude dans laquelle chacun de nous peut se trouver en ce moment. Et je tâcherai de pardonner à ceux qui deviennent fous de peur, qui perdent la raison et peuvent en arriver à blesser physiquement ou moralement les gens autour d’eux.
Je m’avise en revanche de mettre en garde ceux qui nieraient la gravité de ce qui nous arrive non à l’échelle humaine seule mais aussi à l’échelle spirituelle. J’interpelle particulièrement mon entourage chrétien et catholique à oser enfin, pour une fois, s’interroger sur le sens eschatologique de ce que nous sommes en train de vivre. A ne pas se complaire et se suffire dans l’attitude contrite et joyeuse de ce que le confinement peut nous amener à vivre de spirituel et de bénéfique pour nos cœurs, nos esprits, nos relations, nos familles. J’avertis chaque catholique du monde à prendre conscience du combat spirituel qui est en train de se jouer et de ce que préfigure d’antéchristique la crise sanitaire mondiale actuelle : le possible avènement d’un gouvernement mondial antéchristique, l’empêchement des sacrements, y compris le sacrement des malades et par-dessus tout, la destruction à moyen terme des relations humaines d’amour, particulièrement pour ceux qui meurent aujourd’hui seuls, à des fins de Sécurité, de Solidarité, de Responsabilité. Que chaque catholique se réveille, prenne conscience et prenne sa part du combat en cours. Sous couvert de « protection des plus fragiles » (remarquons comme notre gouvernement actuel s’est admirablement approprié la rhétorique et le vocabulaire de certains mouvements chrétiens catholiques pro-vies), nous ne pouvons plus nous déplacer, aller à la rencontre des uns et des autres, prier ou communier ensemble. Je n’appelle pas à nous réunir pour nous réunir, à communier pour communier. Je comprends la réalité de la crise sanitaire actuelle. Je souhaite néanmoins que mes amis catholiques demeurent éveillés et conscients de la gravité de ce qui se déroule.
Le Pape François, pendant sa bénédiction Urbi et Orbi prononcée à Rome hier vendredi 27 mars, nous a appelés, tous (croyants ou non !), à nous tourner vers Jésus, et vers les autres. Jésus est le seul capable de faire taire la tempête. Car il s’agit bien d’une tempête que nous vivons, tant sur le plan sanitaire, que sur le plan économique et surtout spirituel.
N’ignorons pas la gravité des événements que nous vivons. Prions, mettons-nous autant que possible au service des autres, ne laissons pas seuls les gens autour de nous. Restons courageux et confiants surtout, tout en demandant à Dieu de nous maintenir les yeux ouverts sur la réalité du combat spirituel mondial acharné qui est en train de se jouer.