Timo, criminel et « guerrier du Christ ».

Après ma rencontre de Rose, je voulais raconter celle de Timo, dans le quartier de Châtelet, un jeudi soir de maraudes, à Paris. Parce que discuter avec Timo m’a montré à quel point il est vrai que le Christ visite les pécheurs en priorité, les vrais, les grands pécheurs, ceux que l’on rencontre rarement dans une vie occidentale protégée comme la mienne.

Timo, criminel et « guerrier du Christ ».

Timo doit avoir entre trente et quarante ans. Comme beaucoup de Roms, sa vie est faite d’errance. Cela fait quelques temps qu’il est installé à Paris et vit dans la rue avec d’autres membres de sa communauté. Auparavant, il a vécu sur les routes d’Europe de l’Est, notamment sur les routes d’Allemagne, soit en solitaire, soit en bande. Il a déjà tué des gens, volé beaucoup aussi, de l’argent ou du pain. Il a servi dans les forces ukrainiennes en 2016, où on lui a appris, entre autres, à « retrouver les gens avec le seul usage d’une puce GPS ». Une vie brutale donc, une vie meurtrière et criminelle, au service de l’Etat ou à son propre service. On serait tenté, à raison, de le qualifier de dangereux criminel et de ne voir en lui que ses innombrables péchés.

La conversion de Timo après un miracle physique.

Timo nous a parlé de sa foi. Comme beaucoup de Roms, il est catholique. Il a toujours, semble-t-il, cru en Dieu et il L’a toujours prié, quelles que soient les circonstances. Il y a quelques années, alors qu’il parcourait les routes d’Allemagne et qu’il venait de laisser un ennemi à demi-mort dans une station service, il s’est mis à avoir faim. Sur le bord de la route, en pleine campagne, aucune maison à l’horizon. Il se mit alors à prier et implorer Dieu de l’aider à trouver à manger. Une maison apparut, il y frappa, on lui ouvrit. Il implora qu’on lui donne à manger. On lui donna du pain, dans une région où, en général, quand on donne à manger, on donne toujours plus que du pain, on donne aussi des oeufs, des tomates et du fromage. Son premier réflexe fut d’insulter la personne qui ne lui donnait que du pain à manger. Puis il se tourna vers Dieu et décida de remercier la personne qui venait de le nourrir. En reprenant la route, il laissa un morceau du pain qu’on venait de lui donner au fond de son sac et décida que ce pain était béni par le Seigneur.

Pendant les trois semaines qui ont suivi, Timo continua son errance, vivant de ce qu’on lui donnait à manger, squattant ici et là. Partout où il allait, on ne manquait pas de générosité envers lui. Oeufs, tomates, pain, fromage s’offraient à lui. Et jamais un repas ne le rassasiait pourtant. La seule chose qui finissait par le rassasier, c’était de prendre un morceau du pain béni qu’on lui avait donné trois semaines auparavant. Le morceau de pain béni a suffi pour le nourrir, ainsi, pendant trois semaines, restant invraisemblablement intact, au fond de son sac. Après ces trois semaines, Timo a décidé de changer de vie. Il s’installa en ville et trouva un petit travail. Il résolut aussi de ne plus jamais voler pour du pain, car il comprit alors que voler pour se nourrir, c’était trahir la confiance dont on doit faire preuve, en tout circonstance, envers Dieu.

Comment la foi de Timo l’éclaire sur les enjeux du monde actuel.

Timo reste un pécheur. Il ne s’est pas transformé en ange pour autant. Pas de coup de baguette magique radical comme on aimerait parfois se l’entendre raconter quand on assiste à des soirées de prière et de guérison dans nos soirées parisiennes. Timo continue de faire preuve de violence, il dit qu’il se considère désormais comme un « guerrier du Christ », voulant mettre ses forces au service de la justice de Dieu, avec le danger bien sûr de se prendre pour un vulgaire et dangereux justicier, se défiant des lois humaines. Timo se trompe sûrement, à beaucoup d’égards.

Son analyse de la situation actuelle en France et dans le monde m’a parue néanmoins faite d’une clairvoyance toute divine. En nous parlant, il nous a exhortés à ne pas nous laisser corrompre par la peur, à ne pas « manger avec les loups pour risquer, plus tard, de pleurer avec les bergers ». La peur dont nos sociétés européennes actuelles sont désormais pétries et dans laquelle nos gouvernants nous entretiennent, notamment depuis le début de la crise sanitaire et maintenant avec le déclenchement de la guerre en Ukraine. La peur qui amène certains d’entre nous, citoyens, chrétiens et catholiques français et européens, à collaborer activement à ce que notre société est devenue et ce que nos gouvernants en ont fait, une société du traçage et de la surveillance, s’approchant peu à peu, très progressivement, de ce que sont certains pays comme la Chine.

Je n’oublierai pas mes échanges avec Timo, je tâche de les garder dans mon coeur comme si c’était le Christ lui-même qui m’avait parlé. Je pense d’ailleurs que c’est bien le Christ qui, à travers lui, nous a enseignés ce soir-là.

Pourquoi il est citoyen de ne pas se laisser vacciner contre le Covid.

Je ne sais pas ce qu’il est encore possible de faire pour que la majorité des gens se rendent compte de la gravité de ce qui est en train de se passer dans nos Etats prétendument démocratiques et respectueux des Droits de l’Homme. Je tente quand même, encore une fois, ici, d’essayer de faire entendre raison aux personnes de bonne volonté.

Je l’ai déjà dit en substance, je le redis, je l’affirme : il est de notre droit ou plutôt de notre devoir citoyen de défendre un droit imprescriptible et inconditionnel pour toute personne humaine de ne pas se laisser vacciner contre le Covid à l’heure actuelle. Et ce, sans que cette personne soit inquiétée pour le maintien de sa liberté, de son intégrité et de sa dignité.

  • Les vaccins sont encore en stade de validation. Doit-on encore le dire, le redire, c’est incroyable qu’il faille le répéter, chaque citoyen, en l’état actuel des choses, a de ce fait un droit inconditionnel de rester prudent et de refuser de se le voir administrer, se voyant conserver le droit de demander une alternative thérapeutique.

  • Nous entrons dans une ère sanitaire nouvelle, face à laquelle chaque citoyen est en droit de se poser des questions et, là encore, en droit de rester prudent. Cette ère sanitaire est caractérisée notamment par le fait d’administrer un vaccin de façon annuelle à la majorité d’une population, cela pour pallier non à la dangerosité d’une maladie mais à la défaillance d’un système de soins ; tout en contrôlant les choses en temps de crise par le biais de la technologie, en mettant en place un régime de ségrégation entre les personnes – oui, je pèse mes mots, le passe sanitaire établit bien un régime de ségrégation, c’est-à-dire un régime de séparation des personnes entre elles pour ce qu’elles sont (vaccinées, non-vaccinées) et non ce qu’elles font. Refuser de se faire vacciner, refuser de porter sur soi un QR code sanitaire, c’est aussi témoigner de notre refus de ces mesures nouvelles auprès de ceux qui nous entourent.

  • Un vaccin généralisé ne saurait jamais être la seule solution à une épidémie, surtout une épidémie de virus respiratoire, virus très transmissible mais peu létal, de la nature de l’épidémie que nous connaissons avec le Covid. Cela n’a jamais été le cas dans l’histoire humaine et de la médecine. Refuser de se faire vacciner, c’est rappeler cela aussi à ceux qui nous entourent. Chaque malade doit être en droit de voir la recherche se concentrer sur des traitements alternatifs au vaccin compte tenu, encore une fois, de la faible dangerosité moyenne du Covid. Jusqu’à maintenant, chaque tentative, chaque expérience nouvelle (hydroxychloroquine, ivermectine, anticorps polyclonaux…), pour traiter des malades à grande échelle s’est à peu de choses près vue anéantir par le marché médical mondial.

J’espère avoir le courage, en tant que citoyenne, d’aller jusqu’à me faire emprisonner si un jour cela devenait nécessaire parce que j’ai refusé ce vaccin. En espérant qu’ainsi, mes proches et le monde se rendent compte de la gravité de ce qui nous arrive. Nous avons perdu l’esprit. Je prie pour qu’il nous revienne vite.

Rose.

Rose ne flashe jamais de QR code. Elle n’en a pas besoin : la plupart du temps, elle reste chez elle, avec sa vieille mère où, comme elle le dit, elle ne veut que « regarder la télé, dormir et manger. »

Rose aime quand même d’autres choses. Elle est fan de Johnny. Elle a été à un concert de lui, elle a beaucoup pleuré à sa mort. Elle aime se mettre du vernis, faire la cuisine et servir des cafés ou des tisanes à tout le monde. Elle aime danser et chanter aussi. Et puis elle aime râler, bouder, elle aime dire qu’elle va plonger dans l’eau pour finalement rester au bord et gueuler que c’est trop froid pour elle. On aura beau tout faire pour la convaincre, elle continuera de gueuler et de râler.

Rose a de mauvaises dents. Elle est en surpoids, elle louche, elle ne voit quasiment rien. Techniquement, économiquement, elle ne sert à rien. Elle est seulement un poids, au sens propre comme au sens figuré. Un poids social, familial et économique. Faire pédaler un vélo avec elle, l’empêcher de se laisser tomber, autant que la faire arrêter de bouder et de n’en faire qu’à sa tête, une vraie gageure.

En arrivant sur la plage du Touquet, elle aborde les sauveteurs en leur demandant s’il y a des requins et en leur disant qu’ils sont beaux gosses. Elle fait des câlins très vite, suffit d’être un peu gentil avec elle. Elle est même collante, parfois ça en devient gênant.

Quand on est avec Rose, on perd toute fausse pudeur, on devient vrai, on devient simple, et on rigole tellement qu’on finit par se sentir léger et éternel.

Rose dit qu’elle ne croit pas en Dieu mais elle veut quand même qu’on prie ensemble. Et quand elle prie, elle pleure, elle rit, elle prie et parle avec Dieu, c’est sûr.

Merci Rose, je prie de tout mon cœur que le monde arrête de tuer dans l’œuf, dans le ventre de leur propre mère, des enfants comme toi, tu es une merveille, de rire, de simplicité, d’apprentissage de la difficulté aussi. C’est notre humanité que nous tuons tous les jours en tuant et en excluant des enfants comme toi.

Bien à toi,

Amélie.

Prise de parole du Pape à propos de la vaccination anti Covid19 : distinguer l’homme et le dogme.

Le 18 août 2021, la chaîne d’informations Vatican News a publié une prise de parole officielle du pape François en faveur de la vaccination contre le Covid19 « de la majeure partie de la population », « au service du bien commun ». Sa courte prise de parole est disponible sur YouTube.

Face à cette prise de parole, voici selon moi les principales questions que l’on est en droit de se poser et les inquiétudes que toute personne, catholique ou non, doit être autorisée à exprimer.

La stratégie vaccinale actuelle me paraît en contradiction avec les principes d’égalité, de redistribution et de partage des richesses et les principes écologiques particulièrement prônés par l’Eglise ces dernières années.

Il est de notoriété publique que les pays les plus pauvres dans le monde sont ceux à qui il manque des doses de vaccin. Circulent en outre, depuis le début de la crise, des histoires de petites entreprises qui se sont vu réduire voire retirer toute capacité de produire des masques, des tests (tests médakits ?), voire des traitements potentiels (Xenothera, entreprise nantaise travaillant depuis un an sur un traitement d’anticorps polyclonaux)… au profit de plus grandes entreprises mieux établies avec les pouvoirs nationaux et internationaux, développant des produits ou des protocoles autrement plus rentables. En outre, la stratégie vaccinale telle qu’elle est actuellement pensée exige la fabrication, le transfert et la conservation à grands frais environnementaux (stocks à froid…) des différents vaccins, et ce à long terme puisque l’on en vient à parler de rappels réguliers sur l’ensemble de la population vaccinée.

Le droit de prudence des citoyens vis-à-vis de protocoles sanitaires expérimentaux à grande échelle par des labos et gouvernements notoirement corrompus par l’argent et par l’impératif de la reprise économique, autant que les limites actuellement à l’étude des vaccins eux-mêmes, sont curieusement oblitérés de la prise de parole papale.

En santé publique, en santé publique française tout du moins, il est interdit de rendre obligatoire la participation à un essai clinique. Rien que cela devrait suffire à faire taire les partisans de la vaccination du plus grand nombre et à autoriser chaque citoyen à exercer son droit de prudence sans se voir exclu de la vie quotidienne, sociale et économique par des mesures telles qu’un passe sanitaire en France.

En outre, le Monde, Le Figaro, France Info… le reconnaissent : depuis quelques jours, voire quelques semaines, il apparaît de plus en plus difficile d’ignorer la présence d’effets secondaires indésirables à la suite d’une injection vaccinale contre le Covid. Des dérèglement menstruels chez les jeunes femmes, par exemple, ont été remontés à l’ANSM – je dois avouer que ce symptôme me parle particulièrement car je fais partie de cette population. Bien entendu, il ne faut pas confondre cause et concomitance, causalité ou corrélation (biais statistique qu’il serait bon d’ailleurs de distinguer aussi dans le cas des morts du Covid, qui sont en fait morts en majorité d’une comorbidité…). Nous n’avons pas assez de recul pour tirer de conclusions. Il n’empêche que nul être humain ne peut actuellement être obligé de se voir inoculer un tel vaccin, surtout lorsqu’il s’agit de combattre un virus inoffensif dans l’écrasante majorité des cas.

Un usage inquiétant voire alarmant d’une néolangue bizarre, d’un vocabulaire dérivé de l’amour.

Lumière, construction, bien commun… Bien que je ne sois pas spécialiste du sujet, il semble que le Pape François emploie des termes dérivés du vocabulaire catholique, d’une orientation maçonnique, une sorte de néo-langue que j’ai aussi vu récemment employer à Paray-le-Monial, dénoncée dans un article précédent. Aucun appel à se mettre au service des malades et des plus pauvres, mais la répétition d’un message hypnotique favorable à la vaccination, en totale conformité avec ce que nous assènent les Grands et Intelligents de ce monde, quand Dieu nous appelle à écouter les Petits, les simples et les pauvres de coeur.

Que faire, concrètement, face à cette prise de parole ?

Peut-être simplement continuer de nous réjouir avec Dieu, qui nous sauve et nous donne Sa joie, et prendre avec humour cette prise de parole finalement assez désolante. Comme Jacquouille la Fripouille dans les Visiteurs à propos de l’Enchanteur, se dire simplement à propos de notre bon Pape mal conseillé que « Voilà, il gatouille ! ».

Et, sur une note plus sérieuse, n’hésitons pas à lui écrire pour lui faire part de notre désaccord et de notre inquiétude, il y a urgence…

Très Saint Père, priez pour nous, en tout cas, nous, on prie pour vous ! Il est heureux que cette prise de parole ne constitue pas une officialisation du dogme ou de la position de l’Eglise catholique en la matière. Il apparaît néanmoins légitime de commencer sérieusement à s’inquiéter de la corruption de l’église humaine jusqu’à notre pape manifestement mal conseillé et désinformé.

Journal du 29 juin 2021.

J’ai dit hier soir à un ami que j’étais heureuse d’étudier l’Histoire quand celle-ci m’apprend à davantage aimer l’Homme et l’Humanité, qui invente, rend gloire, fait des merveilles, tout autant qu’elle erre, massacre et commet des horreurs.

Peut-être que l’Histoire va bientôt franchir un cap important ces jours-ci. Il serait apparemment question au sein du gouvernement français de rendre la vaccination ARN/ADN contre le covid obligatoire chez tous les citoyens âgés de plus de 24 ans. Je me sens seule en ne voyant que peu de monde autour de moi s’offusquer de l’absurdité voire de la gravité d’une telle mesure si celle-ci venait à se concrétiser. Je me demande aussi parfois ce que dirait mon frère Pierre-Marie, qui avait tant de bon sens et qui était si libre de penser envers et contre tous les diktats, quels qu’ils soient, s’il était encore là, si je passais une soirée avec lui ?

  • Depuis quand enferme-t-on des jeunes plus d’un an pour éviter que des personnes âgées en moyenne de 82 ans (âge médian : 73 ans)*, en France, ne meurent ?
  • Depuis quand avons-nous la prétention de croire que nous pouvons éviter complètement une épidémie et depuis quand prétendons-nous pouvoir développer et mettre tant de vaccins sur le marché mondial en moins d’un an ?
  • Depuis quand, enfin, estimons-nous raisonnable de vacciner la totalité d’une population contre un virus au taux de létalité moyen de 2% dans le monde (ce taux de létalité, fort difficile à établir, étant peut-être bien plus bas, lorsque l’on sait que 93% des morts du Covid le sont d’une co-morbidité) ?…

J’ai récemment regardé un reportage sur les poules élevées en cage et au sol. Ces pauvres animaux sont élevés dans des conditions absurdes et bien contraires à la dignité de toute créature terrestre. Quand une maladie apparaît chez l’un de ces spécimens entassés, l’éleveur vaccine automatiquement (ou gave d’antibiotiques) l’intégralité de la population présente.

Je ne peux m’empêcher de nous voir en poules élevées en cage ces jours-ci. Nous menons un train de vie absurde, dans des conditions où nous sommes, bien souvent, comme les poules, entassés les uns sur les autres. Ainsi, on nous vaccine pour nous permettre de continuer à vivre absurdement et continuer de nous gaver.

Entendons bien qu’avec les épidémies à venir à la faveur du changement climatique en cours, nous ne sommes pas au bout de nos peines, et qu’il serait donc grand temps d’apprendre à vivre avec elles, à défaut de réguler notre absurde train de vie occidental, seule solution pour parvenir à réguler leur émergence. Oui, rappelons-nous que nous sommes simplement mortels et que la vie humaine est belle justement parce qu’elle est fragile face à l’adversité de ce qui la dépasse.

*Source : Santé Public France, janvier 2021.

Le désordre résultant de la grande privation.

« La réalité de la vie, ce n’est pas la sensation, c’est l’activité (…). Ceux qui vivent de sensations ne sont, matériellement et moralement, que des parasites (…). » (Simone Weil, Lettre à Simone Gibert, une de ses anciennes élèves, mars 1935).

Dans l’article qui précède, je parle de cette grande privation qui est celle de l’Amour, à savoir l’Amour divin.

De la privation de cet Amour résulte une confusion et un désordre ambiant dans l’ensemble de nos relations avec le monde.

Nos relations entre êtres humains, d’abord. L’Amour divin nous enseigne la différence entre le Dieu créateur et les Créatures qu’il a créées. Il nous enseigne aussi la différence entre l’Homme et la Femme, différence révélée par l’amour humain et le mariage, différence qui est source de vie, de stabilité, d’équilibre de dynamique de couple renouvelée et, plus prosaïquement, de perpétuation de l’espèce humaine. Annihiler l’Amour initial nous a conduits à une confusion et un désordre général dans l’état de nos relations. Nous avons établi qu’il n’existait ni Homme, ni Femme. Que nous sommes seulement des êtres angéliques sans sexe et sans incarnation révélée. Nous avons établi que l’amour était bien relatif, qu’il pouvait exister entre deux êtres quel que soit leur sexe, leur âge, leur condition. Qu’il pouvait même s’établir entre plusieurs êtres en même temps. Ainsi avons-nous commencé à confondre la Sensation et l’Amour, la Contingence, le Désir, le Va-et-Vient des sentiments et la Liberté réelle de choisir l’Amour dans la différence des sexes, des âges et des générations. En résulte un désastre dans nos vies conjugales, familiales et affectives, on ne compte plus les divorces actuels, les enfants traumatisés par la séparation de leur parents et l’on s’oriente, mondialement, vers des abominations telles que la fabrication et le trafic d’enfants pour répondre à l’impérieux Désir d’enfant pour n’importe qui, n’importe quand, n’importe où.

Paradoxalement, et c’est là que le désordre s’illustre d’ailleurs, en voulant faire du « Sentiment » et du « Désir » les principes conducteurs de toute vie humaine, en pensant que c’est le fait de « se sentir » amoureux et de vivre selon ses sentiments qui va nous faire aboutir à une société plus heureuse et apaisée, la brutalité des relations entre nous ne diminue guère, au contraire, elle aurait même peut-être tendance à s’accentuer. Violences conjugales, viols, enfants maltraités ou victimes d’incestes ou de pédophilies, enfants tués dans le ventre de leur mère, personnes abandonnées dans la rue ou à la porte de leur pays, guerres, génocides… Le monde des XX et XXIe siècle n’est pas du tout un monde moins violent que les époques qui l’ont précédé.

Nos relations avec le reste du monde et de la création, ensuite, font preuve de désordre. Parce que nous ne savons plus ce qu’est la source originelle de l’Amour, nous sommes entrés dans une relation totalement désordonnée avec le monde. D’un côté, nous le surexploitons et le massacrons : surexploitation animale, maltraitance dans les élevages industriels, épuisement des ressources, pollution des océans… De l’autre, nous adoptons pour nos familles et dans nos vies privées des animaux domestiques que nous élevons comme nos propres enfants, que nous faisons nos rois, pour qui nous dépensons des centaines voire des milliers d’euros chaque année. Ou encore, nous plongeons dans la radicalité du « véganisme », refusant de consommer toute protéine animale, en oubliant un fait pourtant simple, essentiel : dans la Nature et chez les Animaux que les vegans déifient, des animaux mangent d’autres animaux pour subvenir à leurs besoins. Dans tous les cas, c’est un désordre brutal de notre relation avec la Création, avec l’Animal et avec la Nature qui s’illustre. Parce que nous ne savons plus aimer le monde comme nous devrions l’aimer réellement, soit nous le détruisons et le surexploitons, soit au contraire nous le déifions. Dans les deux cas, ce n’est pas de l’Amour et ces désordres doivent être combattus.

Je prie pour que par l’Amour nous retrouvions de l’Ordre dans nos relations – de l’ordre, dans le bon sens du terme, c’est-à-dire de l’ordre qui conduit et qui entretient l’amour. Ne le nions pas : lorsque sa maison est en ordre, on s’y sent mieux, on y vit mieux et l’on s’y aime mieux. Je ne parle pas d’un ordre maniaque mais d’un ordre relatif, conduit par l’amour que l’on a pour son Créateur, pour soi-même et par là même pour ceux qui nous entourent.

La grande privation.

Nous, pauvres gens, nous sommes vus priver de choses essentielles pour notre bonheur et pour la qualité de notre vie sur Terre.

Nous nous sommes d’abord vus priver de la source de l’Amour premier, Celui qui transcende tout, qui pardonne tout, qui répare tout, qui peut tout. Concrètement, en France et dans beaucoup de pays occidentaux, nous nous sommes vus dégoûter de l’idée d’un Dieu aimant et de la religion qui pouvait témoigner de Sa présence parmi nous. Les premiers responsables de l’oubli de cet Amour sont peut-être les représentants de cette religion eux-mêmes. Qui aurait voulu en effet croire en un Dieu aimant parmi des bonnes soeurs revêches, sévères, méchantes et moqueuses ? Des prêtres pervertis aux richesses du monde et concupiscents ? Des fidèles assistant à la messe pour faire bonne figure et rencontrer du beau monde, se fichant bien du sort du reste du monde, de l’urgence d’annoncer l’Amour à ceux qui ne le connaissent pas ? Les abandonnés, les maltraités, les pauvres, les clochards, ceux qui ont faim d’humanité et d’amour et qui n’ont parfois pas le privilège d’avoir connu l’Amour dès leur enfance ?

Avec la privation de l’Amour, du vrai Amour, est venue la privation de tout le reste.

La privation de la perspective de l’éternité dans nos vies et de la vie éternelle qui, pourtant, a le mérite de nous aider à affronter si ce n’est avec bonheur, au moins avec un peu d’espérance, les vicissitudes de la vie. La privation de notre capacité à vivre en prenant des décisions et en nous y tenant par Amour, même lorsque cela devient difficile. Notre capacité à tenir nos promesses car, au fond, nous savons les avoir prises par Amour. Notre capacité à construire nos vies en dépassant les imprévus et les nécessités de la vie, notre capacité à inventer, à créer et à tenir des projets, qu’ils soient maritaux, familiaux, professionnels ou artistiques.

Avec la privation de l’Amour est aussi venue la grande confusion entre l’Amour et la Sensation, entre la Liberté et la Passivité. On nous a ordonné de vivre selon nos besoins et nos désirs du moment, en cela, l’hédonisme ambiant est l’un des plus méchants mensonges que notre époque ait créés, il travestit la Liberté en Sensation. Nous nous sommes créé de fausses idées de l’Amour, de la Liberté et du Choix ; nous avons oublié ce que c’est que de Choisir, de Décider et de Vouloir pour de bon. Choisir de prendre et tenir des engagements par Amour. C’est notre humanité qui est encore ici en question, notre humanité en tant que chose capable de dépasser les contingences de la vie, de construire des choses éternelles lorsqu’elle fait preuve de persévérance et de courage.

Car c’est en dépassant les difficultés que nous nous épanouissons. C’est en construisant des projets qui durent, qui dépassent les événements que nous ne maîtrisons pas, que nous trouvons notre stabilité et notre bonheur. C’est une dimension éternelle en nous, enfouie en nous par Dieu au départ selon ce que je crois, qu’il nous faut entretenir pour rester dignes, heureux et joyeux. Car nous sommes des créatures divines, des créatures appelées à l’Amour et à l’Eternité, Amour et Eternité que nous connaitrons parfaitement quand nous rejoindrons notre Père au ciel.