A bas le cartésianisme (en tout cas, sa vulgarisation)

Si je me souviens d’une chose de mes cours de philo de terminale L, c’est bien l’apprentissage de la théorie de Descartes consistant à séparer l’esprit du corps pour établir ce qui fait l’homme et son existence, faisant du « cogito » l’élément substantiel de la personne humaine. Je pense, donc je suis. (A noter que je simplifie ici grandement et ne prétendrais pas commenter ce qu’ont pu tirer de ce dualisme les philosophes après Descartes.)

La pensée occidentale a été profondément influencée par la révolution cartésienne : instiguer la nécessité de douter de tout pour pouvoir exercer sa pensée, faire de la pensée l’élément constitutif de la personne humaine, détaché de toute réalité matérielle.

Au fur et à mesure que j’avance dans la vie, je ne cesse de vivre des situations où cette théorie se voit mise à mal. En entreprise, bien des décisions en apparence rationnelles se prennent pour un mélange complexe d’intuition, d’émotions et de facteurs objectifs et rationnels. En société, la théorie du genre prétend nier la différence originelle de l’homme et de la femme, faisant de celle-ci une construction sociologique et culturelle seule. Que fait-on, dans cette considération théorique, de la différence toute simple et observable, de la différence du corps de l’homme et de la femme ? Les défenseurs de la théorie du genre répondraient que l’on verserait dans un biologisme dangereux en prétendant attribuer à cette différence seule une importance fondatrice. En un sens, ils auraient raison : il est tout aussi néfaste, je crois, de considérer strictement la réalité biologique et matérielle pour déterminer, définir ou décrire un sujet.

Il me semble capital de revenir à une considération intégrée des objets, des sujets et, avant tout, de la personne humaine : esprit et corps sont un tout, leur existence, leur évolution vont de pair, ils se répondent l’un à l’autre en permanence. Il est important de considérer les deux pour nommer et qualifier les choses. C’est d’ailleurs le sens de la souffrance ontologique et première de certaines personnes transgenres (au-delà de la souffrance liée à une éventuelle exclusion sociale et familiale) : on souffre profondément de ressentir cette dissociation entre corps et esprit, c’est bien parce que le corps a une valeur radicale par rapport au bien-être de l’esprit.

Quand on nous dit, à la messe, que « le corps est le temple de l’esprit », c’est aussi ce que cela veut dire. C’est d’ailleurs, je le crois chaque jour un peu plus, à travers la personne de Jésus que l’harmonie entre corps et esprit peut se rétablir et fructifier de la meilleure manière.

Continuons donc de contempler Jésus, de L’adorer, d’aller à la messe pour Le rencontrer et communier avec Lui, de faire attention à ceux autour de nous à travers qui Il peut venir nous parler, et de nous occuper de ceux qui ont besoin de Sa présence ! C’est ça qu’est bon !

A noter que Descartes peut être considéré comme l’un des fondateurs de l’idéologie franc-maçonne qui a envahi aujourd’hui la pensée commune. A ce sujet, n’hésitez pas à consulter ce que publie le penseur Philippe Ariño sur son blog l’Araignée du désert :

https://www.araigneedudesert.fr/tag/franc-maconnerie/