35 ans d’A Bras Ouverts : un anniversaire avec un goût de Ciel

Le weekend-dernier, j’ai eu la joie de participer aux trente-cinq ans de l’association A Bras Ouverts avec Nola, adolescente autiste, et quelque huit cents autres jeunes et accompagnateurs venus de toute la France. Pendant trois jours, nous avons été réunis autour du thème du cirque dans un château près de Rouen, jouissant d’un temps et d’une ambiance magnifiques.

Ce furent trois jours de festivité complète pendant lesquels j’ai eu l’impression, comme cela m’était déjà arrivé avec ABO, de goûter d’un peu du Ciel qui nous attend tous un jour comme je le crois. Cet avant-goût, c’est Nola et les jeunes qui nous l’ont donné et j’ai pu voir à quel point, comme le disait si justement un ami par qui j’ai découvert A Bras Ouverts il y a quelques années, nous, accompagnateurs, sommes confiés aux jeunes autant que ceux-ci nous sont confiés.

Nola ne m’a pas tant été confiée que je lui ai été confiée. C’est elle qui a veillé sur moi pendant ces trois jours, qui m’a donné envie de vivre pleinement la joie qu’il nous était donné de vivre. C’est parce que Nola a exigé une vigilance constante que j’ai paradoxalement dû cesser de m’inquiéter en permanence. C’est parce qu’elle se précipitait sur la nourriture que j’ai dû exercer douceur, patience et parfois une humilité que je n’ai pas naturellement quand elle a saisi, sans que je parvienne à l’en empêcher, un bol de Miel-Pops pour le faire tomber avec fracas et en ficher partout dans la cantine sous les rires et les applaudissements de tous (j’ai moi-même ri, bien qu’un peu jaune, il faut l’avouer). C’est surtout parce que Nola aime autant la musique que j’ai eu la chance de pouvoir danser et me réjouir avec elle. Quand Nola entend la musique, son visage s’éclaire d’une façon particulière et elle lève les yeux au ciel comme si elle voyait les anges. C’est un spectacle que je souhaite au plus grand nombre de pouvoir contempler un jour, autant que le spectacle de ces personnes valides qui, au contact de ces jeunes si particuliers et si handicapés, s’adoucissent, prennent sur elles, sont évangélisées en somme, avec toute la difficulté et la fatigue que cela suggère, avec toute la joie et l’élévation vers le Ciel que cela implique.

Merci A Bras Ouverts pour ces trente-cinq ans de joie et d’évangélisation par les jeunes. Que le Seigneur garde chacun de l’association, jeunes, responsables, cadres dirigeants, et accompagnateurs et qu’Il donne au monde la compréhension du salut qui nous vient par les pauvres.

Rose.

Rose ne flashe jamais de QR code. Elle n’en a pas besoin : la plupart du temps, elle reste chez elle, avec sa vieille mère où, comme elle le dit, elle ne veut que « regarder la télé, dormir et manger. »

Rose aime quand même d’autres choses. Elle est fan de Johnny. Elle a été à un concert de lui, elle a beaucoup pleuré à sa mort. Elle aime se mettre du vernis, faire la cuisine et servir des cafés ou des tisanes à tout le monde. Elle aime danser et chanter aussi. Et puis elle aime râler, bouder, elle aime dire qu’elle va plonger dans l’eau pour finalement rester au bord et gueuler que c’est trop froid pour elle. On aura beau tout faire pour la convaincre, elle continuera de gueuler et de râler.

Rose a de mauvaises dents. Elle est en surpoids, elle louche, elle ne voit quasiment rien. Techniquement, économiquement, elle ne sert à rien. Elle est seulement un poids, au sens propre comme au sens figuré. Un poids social, familial et économique. Faire pédaler un vélo avec elle, l’empêcher de se laisser tomber, autant que la faire arrêter de bouder et de n’en faire qu’à sa tête, une vraie gageure.

En arrivant sur la plage du Touquet, elle aborde les sauveteurs en leur demandant s’il y a des requins et en leur disant qu’ils sont beaux gosses. Elle fait des câlins très vite, suffit d’être un peu gentil avec elle. Elle est même collante, parfois ça en devient gênant.

Quand on est avec Rose, on perd toute fausse pudeur, on devient vrai, on devient simple, et on rigole tellement qu’on finit par se sentir léger et éternel.

Rose dit qu’elle ne croit pas en Dieu mais elle veut quand même qu’on prie ensemble. Et quand elle prie, elle pleure, elle rit, elle prie et parle avec Dieu, c’est sûr.

Merci Rose, je prie de tout mon cœur que le monde arrête de tuer dans l’œuf, dans le ventre de leur propre mère, des enfants comme toi, tu es une merveille, de rire, de simplicité, d’apprentissage de la difficulté aussi. C’est notre humanité que nous tuons tous les jours en tuant et en excluant des enfants comme toi.

Bien à toi,

Amélie.

Merci pour Tinder !

Ce titre n’a rien de volontairement racoleur ou d’ironique. 

Je remercie (et condamne en même temps) les créateurs et développeurs de l’appli Tinder et, par extension, de n’importe quelle autre appli de rencontre immédiate aujourd’hui en vogue. Je les remercie pour m’avoir permis de comprendre mieux les mécanismes du projet diabolique de destruction de la relation entre les personnes et notamment, dans mon cas de femme attirée par les hommes, de la destruction de l’amour et du respect entre homme et femme.

Oui, merci pour Tinder, Happn et autres joyeusetés, car il n’y a rien de plus facile à détecter et à dénoncer que le Diable qui se nomme et ne se cache plus. Il y a environ quinze jours, je me suis créé un profil sur l’une de ces applis, pour la blague, sans en attendre sérieusement quoi que ce soit. Me voici très rapidement en contact avec une dizaine d’hommes plus beaux les uns que les autres, m’approchant de façon plus ou moins délicate ou directe. Honnêtement – jamais, moi la catholique sainte nitouche, ne me serais imaginée dire une chose pareille un jour -, c’est extrêmement amusant et grisant. Me voici prise au jeu donc, me réjouissant de faire l’expérience de ce que la plupart des gens vivent aujourd’hui. 

L’un d’eux, Antoine (son prénom a été changé), m’approche mieux que les autres et me plaît particulièrement sans que je sache bien pourquoi. C’est ce qu’il appellera par la suite, lors de nos échanges, une « alchimie de connexion ». Nos échanges débutent naturellement, tout se fait si vite et si bien, c’est incroyable. Très vite, à la faveur de notre entente et de notre attirance mutuelle, nous voici nous parlant le langage du désir et de l’érotisme. Je me transforme en allumeuse de premier ordre et me vois réussir à le provoquer comme je ne me suis encore jamais vue faire jusque là. J’éprouve une joie et une assurance telle de me sentir si femme, si adulte et si désirée, je n’ai jamais vécu cela avant, je vois tant de choses positives dans ce qui m’arrive. Au bout de quelques jours, néanmoins, je sens bien que quelque chose cloche. Nous ne parlons plus que de ça. J’ai beau essayer de l’amener sur un autre terrain, et il a beau me dire qu’il veut tant d’autres choses que cela, nous y sommes constamment ramenés – autant de son fait que du mien qui prends je l’admets un malin plaisir à le provoquer. Là où je peux aisément dire que l’Usurpateur ne se cache plus, c’est que non content de m’avoir transformée en bête, il fait parler à Antoine son langage : Antoine utilise fréquemment les adjectifs « diabolique », « tentateur » et « démoniaque » dans nos échanges. 

Notre flirt érotique a duré toute la semaine Sainte – concomitance étonnante que je ne peux m’empêcher de noter – et j’ai finalement réussi à y mettre fin le soir du lundi de Pâques. Antoine ne m’a pas réécrit ou rappelée pour essayer de me convaincre que notre histoire dépassait le seul érotisme à partir du moment où je lui ai demandé de parler d’autre chose. Une brutalité incroyable de l’échange en somme. Je me sentis comme « knock-out », littéralement, lorsque notre histoire prit fin.

J’ai débriefé de cette histoire avec l’amie avec qui nous avions créé mon profil Tinder pour la blague. Elle me confirma que sur Tinder, c’était « sans pitié », et que ce genre d’histoire lui était déjà arrivée aussi. Des hommes approchent des femmes, des femmes allument des hommes, on se cherche, on prétend chercher autre chose que l’érotisme et la génitalité seule. Bien sûr, on peut avoir de bonnes surprises. Je connais une amie qui a rencontré son conjoint actuel sur Tinder, ils sont ensemble depuis des années. Néanmoins, l’écrasante majorité des gens que je connais qui passent leur temps sur ces applis vivent une déshérence sentimentale et amoureuse qui dure depuis des années.

J’ai pleuré comme une adolescente quand il ne m’a pas rappelée et quand je me suis rappelée à quel point j’aimais Dieu. Désespérément en manque d’amour, j’ai flirté avec le Diable en espérant que celui-ci se transformerait en plan divin. Moi qui jusqu’à maintenant n’avais jamais douté que Dieu voulait mon bonheur et notamment, sans ambage, l’amour et la sexualité conjugale couronnés et purifiés par le mariage.

Je remercie le Ciel de m’avoir permis de vivre cette expérience. Cela m’a permis de vivre en eaux troubles, dans les eaux où nagent la plupart des gens qui m’entourent, eux qui n’ont pas la chance de connaître Dieu ou de Le reconnaître, de connaître son vrai projet d’amour pour nous. Ils se laissent ainsi avoir aux pièges de la séduction et de la luxure. Elle m’a ôté toute forme d’orgueil. Hé oui, moi aussi, je peux me laisser piéger malgré ma Foi et mes grands principes. Je suis profondément pécheresse et humaine – je le savais déjà, mais il n’est jamais trop d’occasions pour me le rappeler et me faire gagner ainsi en humilité et en compréhension envers les autres.

Si vous le pouvez, priez pour moi et, surtout, priez pour Antoine, et toutes les âmes en déshérence sur les applis de rencontre.

Lettre à Antoine ou éloge de la radicalité dans l’amour.

Cher Antoine,

Ces dernières semaines, je t’ai vu me dire des choses merveilleuses sans vraiment les assumer. Et je me vois, dans la joie, découvrir encore à quel amour et à quelle divinité de l’amour j’aspire profondément. C’est autant grâce à toi que je me réjouis qu’à cause de toi que je pleure. Oui, j’ai de la joie, tout en étant malheureuse – je suis convaincue que, grâce à Dieu et à mes amis, grâce à la Foi et la joie qui m’habitent, cet état malheureux ne durera pas.

En l’espace de quelques semaines, j’ai compris à quel point j’étais libre et guérie de mes peurs. Libre et prête à l’amour. Plus nous avancions, plus je me découvrais encore plus libre, apaisée, aimant suffisamment Dieu et m’aimant suffisamment moi-même pour être sûrement prête à t’aimer pour de bon un jour.

Me voici radicale – bien sûr, je l’ai toujours été. Cette radicalité, j’apprends jour après jour à ne pas la laisser s’exprimer de façon violente. Chaque jour, je travaille – Dieu que c’est difficile pour moi – à bannir toute violence, toute colère, et toute impulsivité dans ma conduite.

Me battre contre la violence de certaines de mes réactions, oui, je prie pour y travailler toute ma vie. N’oublie jamais que ma violence est à l’aune de la radicalité et de l’entièreté de ce que je vis, de mes émotions et de ce que ma raison perçoit. Toujours, oui, je me battrai pour ne plus être dure, pour m’ôter toute intransigeance, pour pardonner à ceux qui m’entourent et me pardonner ma faiblesse et mes erreurs.

Grâce à toi et à notre petit bout d’histoire, je comprends que ma radicalité peut s’exprimer de la plus belle façon. Si je me bats contre la dureté et l’intransigeance, je laisserai toujours la place à cette radicalité car je sais qu’en fait, elle est la marque d’une magnifique aspiration à l’amour : l’amour de l’autre, l’amour de ses amis, l’amour des plus petits, l’amour des pauvres… l’amour qui révèle la divinité ancrée en chacun de nous et que l’union de l’homme et de la femme peut aussi nous permettre d’effleurer. Quelle chance j’ai de pouvoir pressentir cela malgré tous mes malheurs conjugaux et mes déboires sentimentaux. De ne pas être traumatisée et de continuer à espérer le meilleur.

Encore merci à toi donc ! Avec l’Amour et sa radicalité, tout projet, même à tendance diabolique, tel que je le dénonçais dans le succès des applis telles que Tinder dans un article précédent, peut devenir divin.

Bien à toi, en union de prière,

Amélie

La grande privation.

Nous, pauvres gens, nous sommes vus priver de choses essentielles pour notre bonheur et pour la qualité de notre vie sur Terre.

Nous nous sommes d’abord vus priver de la source de l’Amour premier, Celui qui transcende tout, qui pardonne tout, qui répare tout, qui peut tout. Concrètement, en France et dans beaucoup de pays occidentaux, nous nous sommes vus dégoûter de l’idée d’un Dieu aimant et de la religion qui pouvait témoigner de Sa présence parmi nous. Les premiers responsables de l’oubli de cet Amour sont peut-être les représentants de cette religion eux-mêmes. Qui aurait voulu en effet croire en un Dieu aimant parmi des bonnes soeurs revêches, sévères, méchantes et moqueuses ? Des prêtres pervertis aux richesses du monde et concupiscents ? Des fidèles assistant à la messe pour faire bonne figure et rencontrer du beau monde, se fichant bien du sort du reste du monde, de l’urgence d’annoncer l’Amour à ceux qui ne le connaissent pas ? Les abandonnés, les maltraités, les pauvres, les clochards, ceux qui ont faim d’humanité et d’amour et qui n’ont parfois pas le privilège d’avoir connu l’Amour dès leur enfance ?

Avec la privation de l’Amour, du vrai Amour, est venue la privation de tout le reste.

La privation de la perspective de l’éternité dans nos vies et de la vie éternelle qui, pourtant, a le mérite de nous aider à affronter si ce n’est avec bonheur, au moins avec un peu d’espérance, les vicissitudes de la vie. La privation de notre capacité à vivre en prenant des décisions et en nous y tenant par Amour, même lorsque cela devient difficile. Notre capacité à tenir nos promesses car, au fond, nous savons les avoir prises par Amour. Notre capacité à construire nos vies en dépassant les imprévus et les nécessités de la vie, notre capacité à inventer, à créer et à tenir des projets, qu’ils soient maritaux, familiaux, professionnels ou artistiques.

Avec la privation de l’Amour est aussi venue la grande confusion entre l’Amour et la Sensation, entre la Liberté et la Passivité. On nous a ordonné de vivre selon nos besoins et nos désirs du moment, en cela, l’hédonisme ambiant est l’un des plus méchants mensonges que notre époque ait créés, il travestit la Liberté en Sensation. Nous nous sommes créé de fausses idées de l’Amour, de la Liberté et du Choix ; nous avons oublié ce que c’est que de Choisir, de Décider et de Vouloir pour de bon. Choisir de prendre et tenir des engagements par Amour. C’est notre humanité qui est encore ici en question, notre humanité en tant que chose capable de dépasser les contingences de la vie, de construire des choses éternelles lorsqu’elle fait preuve de persévérance et de courage.

Car c’est en dépassant les difficultés que nous nous épanouissons. C’est en construisant des projets qui durent, qui dépassent les événements que nous ne maîtrisons pas, que nous trouvons notre stabilité et notre bonheur. C’est une dimension éternelle en nous, enfouie en nous par Dieu au départ selon ce que je crois, qu’il nous faut entretenir pour rester dignes, heureux et joyeux. Car nous sommes des créatures divines, des créatures appelées à l’Amour et à l’Eternité, Amour et Eternité que nous connaitrons parfaitement quand nous rejoindrons notre Père au ciel.

Quelle galérienne je fais, mon Dieu…

J’ai passé Noël en famille à me mettre en colère contre à peu près tout le monde.

Hier, j’ai attaqué, par deux mails collectifs, un le matin, un l’après-midi, tous mes collègues et mes patrons en les insultant, en les traitant de « zombies et d’individualistes de merde ».

Mon mari m’a quittée en juillet dernier et j’ai passé les mois qui ont suivi à tempêter non seulement contre lui mais aussi tout son entourage. Ceux qui étaient nos amis. Ma belle-famille. Encore aujourd’hui, à certaines occasions, je tempête contre eux. J’ai écrit avec véhémence pour eux ma Lettre ouverte pour ne jamais nous taire en voyant des vies se briser. Et avant que mon mari me quitte, je tempêtais régulièrement contre nos amis, que je n’estimais jamais assez justes, jamais assez délicats, jamais assez généreux, jamais assez attentifs aux autres, jamais assez bien, en somme.

J’ai adopté il y a quelques semaines un chiot Golden retriever, un amour de chien, et je crains parfois qu’elle absorbe ma colère contre le monde entier au fur et à mesure que le temps passe. Elle reste là, aimante, néanmoins, et je fais mon possible pour l’éduquer de la façon la plus douce possible. Elle n’a jamais subi, Dieu merci, les affres de ma colère. Hier, j’étais fatiguée, je ne l’ai pas sortie autant que j’aurais dû la sortir. Mon appartement pourrait vite devenir ses toilettes si je n’y prends pas garde.

Parfois, je la promène dans la rue, l’air un peu hagard, épuisée, en colère contre la terre entière. Contre « les gens ». Contre le fait que nous résistions pas à ce qui nous arrive et que nous nous laissions faire par la peur. J’ai ainsi hurlé contre une dame qui a eu le malheur de me reprocher que je ne portais pas de masque – je l’avais oublié, dans la précipitation pour faire sortir le chien avant qu’elle ne défèque sur mon parquet.

Oui, souvent en ce moment, je pratique bien tout le contraire de ce à quoi j’appelle et exhorte le monde : l’amour. Je me comporte exactement de la façon contraire que j’aimerais, que je devrais, je laisse la colère, l’un des péchés les plus graves, me dominer et me détruire autant que détruire ceux qui m’entourent. Car même si ma colère peut s’expliquer par une accumulation d’épreuves ces dernières années, elle ne pourrait en aucun cas se voir justifier. Quelle galérienne je fais, mon Dieu, et je n’ignore pas que ce je fais la plupart du temps en ce moment contribue à détruire ce que j’essaie de défendre.

Priez pour moi, je vous en prie, si vous le pouvez, si vous en avez la force et le cœur. Et pardonnez-moi, si vous y parvenez, le mal que je peux vous faire. Je vous promets de travailler, toute ma vie, à essayer devenir un peu moins terrible que le jour précédent.

A propos du fait que nous péchons tous et que cela fait partie de notre condition humaine, j’ai composé il y a quelques mois la chanson suivante qu’il me paraît pertinent, dans un tel contexte, de reporter ici.

Les galériens, les galériennes 

"On est tous galérien ou galérienne…

Quand nous faisons vivre l'enfer, 
ceux d'entre nous qui tout détruisent, 
Méchants, idiots et péronnelles, 
quand un jour tout se finit
Les galériens, les galériennes… 

Lorsque nos dents raient le parquet
Quand nous pensons à notre gueule
Quand nous prions la réussite
Espionnons l'autre derrière nos vitres.
Les galériens, les galériennes...

R/ On rame et fait ramer les autres
Un bateau pourri, vermoulu
On prend la vie et la consomme
On jouit et on se consume
Les galériens, les galériennes...

Ceux à qui dans le monde tout sourit
Ceux qui ne méritent pourtant rien
Ceux qui prennent quatre chemins,
Ceux qui ricanent sans croire en rien.
Les galériens, les galériennes...

R/

Quand nous laissons le mal se faire
Quand nous nous mettons en colère 
Quand nous haïssons lâchement
Que nous laissons passer le temps.
Les galériens, les galériennes...

Parvenues, mendiants, clochards
Il est vrai que nous le sommes tous
Nos coeurs valent bien ceux que nous méprisons,
Chacun de nous, une conne, un con. 

R/

Nous sommes tous appelés à quitter la galère
Marcher sur l'eau, rejoindre enfin la terre.
Pour cela prions pour toujours pardonner
Nous pardonner pour toujours mieux nous aimer... 

Les galériens, les galériennes,
Un jour, plus d'galérien, ni d'galérienne... 

Notre monde est triste parce qu’il ne pardonne pas.

Les événements et la douleur personnelle que je vis actuellement me font me confronter à l’incompréhension voire à la colère de ceux qui, dans mon entourage, ne comprennent ni n’acceptent que, chaque jour, je décide de pardonner le mal qui m’est fait. Ah, nous sommes bien dans un monde qui ne pardonne pas. Un monde de justiciers, de rancuniers, de petites ou d’immenses blessures, non lavées et non résolues par l’Amour et le pardon. Pas étonnant que nos familles s’effondrent voire s’étripent, que nos relations s’affaissent ou se sclérosent ! Le monde a oublié ce qu’est l’Amour, à savoir aussi la plus grande capacité de pardon possible, qui donne une joie nouvelle à chaque fois qu’on le met en pratique, une joie qui permet d’avancer, de rester profondément en paix, de continuer de vivre sans se rétrécir ni s’aigrir le coeur.

Quelle chance dans mon malheur j’ai de réussir chaque jour à pardonner autant qu’à demander pardon ! C’est ce qui fait que je tiens encore debout et que je m’affermis, tant sur le plan moral, physique, spirituel que psychologique. Pardonner, chaque jour, c’est ce qui me permet de continuer d’aimer, envers et contre tout. C’est ce qui me permet de regarder ceux qui me persécutent avec un regard plein de larmes, de joie et d’amour en même temps. Demander pardon à ceux à qui je fais du mal, autant que me pardonner à moi-même (grâce à Dieu) du mal que je fais, me permet aussi de continuer de vivre pour de bon. De vivre toujours mieux car avec un coeur toujours plus grand.

Bien sûr, il est parfois difficile de pardonner quand on a malheureusement vécu de trop grandes blessures. Cela peut prendre des années pour que le coeur et l’esprit se remettent, c’est humain, c’est normal. Pardonner peut demander quelque chose de surhumain. C’est dans ces cas-là que l’on peut penser que sans un Dieu aimant et surnaturel, impossible de pardonner avec nos seuls moyens humains ! Mais quelle joie quand on finit par y arriver ! Qu’est-ce qu’on se sent bien !

Alors pardonnons, pardonnons à nous-mêmes d’abord le mal que nous nous reprochons de commettre, pour pardonner à ceux qui nous entourent ! C’est ça qu’est bon !