User de notre joie contre la violence

La joie peut être comprise comme notre capacité de résistance à l’adversité, à toute forme de souffrance et de violence que l’existence peut nous amener à traverser. La joie est, comme on se le disait plus tôt, une « posture de l’âme », une disposition choisie du cœur et de l’esprit, consistant à accepter l’existence comme elle vient, brutale ou merveilleuse, avec confiance et espérance, en étant toujours sûr que quelque soit l’événement qui vient, on ne restera pas passif face à lui, on sera en mesure de le traverser en gardant la tête haute.

Notre monde est traversé de tant de violence. Je pense à l’attentat de Sydney du 15 décembre 2014, lors duquel un seul homme maintient pendant plus de douze heures une quinzaine de personnes sous son contrôle. Je pense à ces décapitations et ces menaces formulées par les barbares de notre temps à qui l’on soupçonne cet attentat d’être lié. Et Charlie Hebdo encore, ce matin du 7 janvier 2015.

Face à la barbarie, nous pouvons encore et toujours user de la joie et de notre foi en l’avenir pour résister. En usant de la joie et de l’espérance, nous pouvons, en fin de compte, faire preuve d’une très grande liberté de l’âme et du corps. Nous devenons insubmersibles face à la violence. Nous nous enracinons dans notre foi. Nous admettons la réalité de la souffrance, sa possibilité, sans pour autant nous laisser désarçonner par les bourreaux.

A mon sens, une telle capacité de réjouissance, de résistance à la peur et à la désespérance, n’est possible que dans la foi en un Dieu bon, fou d’amour pour l’humanité et, in fine, victorieux de la mort.

Laisser un commentaire